Alors en France, on s’attend principalement à des problèmes au niveau de la température. On va avoir, à la fois, une augmentation de la température moyenne, c’est l’objectif des 2 °C qu’on connaît au niveau international. Après il faut avoir en tête que 2 °C c’est la température moyenne à la surface du globe, ce qui veut dire que cela inclut les températures sur la Terre et la température des océans, donc, concrètement pour la France, une augmentation de 2 °C, ce serait beaucoup plus, probablement autour des 3,5 °C, si on respecte les engagements de l’Accord de Paris. Donc principalement un impact sur les températures en termes de moyenne comme je viens de le dire mais aussi malheureusement en termes d’extrêmes puisqu’on s’attend à avoir de plus en plus de vagues de chaleur. Des vagues de chaleur plus importantes et des vagues de chaleur plus longues surtout. Donc on sait qu’à moyen terme, par exemple la canicule de 2003 resterait ce qu’on appelle nous une anomalie climatique, c’est-à-dire que cela resterait un événement exceptionnel. En revanche, on sait que vers la fin du siècle, la canicule de 2003 serait un été normal, voire relativement frais, vraiment des dépassements de ces températures-là et on partirait sur des canicules qui dureraient plutôt trois mois. Alors que la canicule de 2003 et celle de l’année dernière, en 2018, n’ont duré que deux semaines.
On aura aussi des problèmes, on va dire tout ce qui tourne autour de l’eau, soit un excès, soit un manque. Donc, on sait qu’on aura de plus en plus de sécheresses à des niveaux qu’on ne connaît pas encore. Tous les ans, on aura des sécheresses extrêmes. En revanche, on aura aussi en parallèle des événements de pluie intense. Par exemple, en vingt-quatre heures, l’équivalent de trois mois de pluie qui tombe. Donc on sait qu’on aura ces deux extrêmes-là malheureusement et aussi dans les zones où on a moins l’habitude, notamment tout ce qu’on appelle les phénomènes de pluie cévenole qu’on voit dans le sud-est de la France. On sait que ce genre de phénomène va se propager dans des zones où malheureusement on n’a pas l’habitude de gérer ce genre de phénomène. Voilà, en termes d’eau, on aura aussi, d’une manière générale une hausse du niveau de la mer, donc, avec des chiffres qui vont être mis à jour par le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) d’ici à la fin de l’année. Pour l’instant les prévisions, c’est à peu près 1 mètre d’élévation du niveau de la mer d’ici la fin du siècle. Alors c’est comme pour la température, c’est une moyenne, ce ne sera pas la même chose partout. Par exemple, on sait que pour l’instant on a déjà atteint 20 centimètres mais par exemple en France, à Brest, le niveau de la mer qui est mesuré depuis longtemps a déjà augmenté de 40 centimètres.
L’objectif, c’est de se préparer à tous les impacts que j’ai mentionnés que l’on aura en métropole et en outre-mer. En outre-mer, en plus, on aura des cyclones qui seront plus intenses, donc on aura plus de cyclones du genre d’Irma. Donc, il faut s’y préparer. Il faut avoir en tête que le système climatique, c’est comme un gros paquebot, cela ne s’arrête pas comme cela, on peut couper le moteur mais le paquebot va continuer à progresser. Donc, pour le climat, c’est la même chose. Ce n’est pas parce qu’on arrête un jour nos émissions de gaz à effet de serre que du jour au lendemain, tout cela s’arrête. Donc, la concentration en gaz à effet de serre va continuer à augmenter, elle ne va pas se réduire tout de suite. Il faut avoir en tête qu’une molécule de dioxyde de carbone qu’on émet maintenant va rester dans l’atmosphère pendant cent ans. Donc on a tout ce passif derrière nous qui fait que, de toutes façons, on sait que, pendant plusieurs centaines d’années, le climat va continuer de changer, on n’est pas encore à l’équilibre. Donc, il faut se préparer à tous ces impacts, c’est le but de ce plan d’adaptation au changement climatique et donc, l’objectif du 2e plan national d’adaptation, c’est de se préparer à horizon 2050 à tous ces impacts.